Ce week-end, les Phoenix jouaient à Palmerston North. On en a donc profité pour faire un peu de tourisme et pour se culturer gentiment sur la région... Ceci nous fit passer au lac Papaitonga.

Le lac Papaitonga est situé au bord de la mer, à environ 90km au Nord de Wellington. C'est un des derniers lacs marécageux de la région, et est donc un refuge privilégié pour plein d'oiseaux et d'arbres. Il est en plus joli, entouré d'une jolie réserve touffue super bien aménagée. Mais surtout, il est chargé d'histoire...
>> Voir le lac sur une carte <<



Vous vous souviendrez peut-être de l'iwi (tribu) Ngāti Toa Rangatira, qui nous avaient accueilli pour notre stage de musique Māorie. Ben en fait, c'était pas les premiers habitants des lieux. Les premiers, c'était les Muaūpoko. Leur nom vient de "mua" et "ūpoko", ou "au devant de la tête" [du poisson]. Le poisson, c'est Te Ika a Māui, soit l'île du Nord, qui a été pêchée par Māui depuis son bateau, l'île du sud.


Le logo de Muaūpoko, pris sur leur site


En plus de source de nourriture, le lac fournissait aussi un abri aux Muaūpoko. Le lac s'appelait encore à l'époque Waiwiri (eaux tremblantes), et Papaitonga (beauté du Sud) était une île sur le lac. Les Muaūpoko construisirent une deuxième île (comme quoi, il n'y a pas que les blancs qui ont eu l'idée de faire des îles artificielles !) en entassant entre des poteaux : des joncs aux racines encore terreuses, des kilos et kilos de coquilles de moules, puis tout plein de terre. Ajoutez à ça des huttes et une palissade, et vous obtenez un pā, c'est à dire un camp retranché Māori.


Le lac Papaitonga/Waiwiri en 1917 (merci Te Papa)


Mais tout changea en 1823. Ngāti Toa Rangatira se firent bouter de leurs terres natales autour du Taranaki. Ils commencèrent alors une grande migration vers le Sud, qui se devait d'inclure le boutage des locaux. Les chefs Muaūpoko de l'époque, non contents d'avoir de nouveaux voisins, invitèrent Te Rauparaha (chef des Ngāti Toa) et sa clique à venir manger de l'anguille chez eux... Puis les attaquèrent sournoisement. Te Rauparaha survécut mais perdit son fils et sa fille. Il contre-attaqua quelques temps plus tard dans ce qui devint un des plus grands massacres des guerres de Nouvelle Zélande. Les Ngāti Toa avaient des mousquets... Pas les Muaūpoko...

Puis, après un certain nombre d'années de guerre en continu, puis une grande vague de Christianisation, un botaniste nommé Walter Buller acheta le tout pour le transformer en réserve naturelle.


Le lac aujourd'hui (merci le site du DOC)


La lecture la plus intéressante à ce sujet a été The New Zealand Railways Magazine, Volume 7, Issue 5, de Septembre 1932 ! Merci à NZECT pour la numérisation :)
>> Lire l'article complet sur www.nzetc.org <<

A part ça, parmi les autres faits marquants de ce samedi, il y a eu des accordeurs de cornemuse au centre de Palmerston North, une roseraie gorgée d'eau, et un match des Phoenix dans un vent de ouf...





Et maintenant je suis totalement malade et en train de finir toutes mes boîtes de kleenex, c'est bien malin, ça >_<