Taper, taper, taper des enfants !
Par Jean-Francois Liger :: Mardi 18 août 2009, 12:00 :: New Zealand
Oh oui c'est bon ça, taper des enfants tout pleins...
Trêves de plaisanterie, un magnifique référendum est en cours en Nouvelle-Zélande.
La Question :
Should a smack as part of good parental correction be a criminal offence in New Zealand?
Autrement dit :
Est-ce qu'une gifle, intégrée dans une bonne éducation parentale, doit être considérée comme un crime en Nouvelle-Zélande ?
Ce référendum est un référendum qui a été lancé par la population.
Pour qu'un tel référendum soit organisé, il faut qu'une pétition soit signée par 10% de la population.
Pour donner une idée, il y avait 2 990 759 inscrits sur les listes pour la dernière élection...ça fait donc une grosse pétition...
Pourquoi un tel référendum? A cause d'une loi qui a été passée sur ce thème en 2007...
Le texte de loi en question est cours mais je ne ferais pas l'exercice oh combien périlleux de traduire :
http://www.legislation.govt.nz/act/public/1961/0043/latest/DLM328291.html
Le truc m'a l'air très vague pour un texte de loi mais globalement je pense qu'on peut retenir que l'esprit de la loi est d'avoir un outil supplémentaire pour poursuivre les personnes qui battent leurs enfants. La lettre de la loi étant assez floue, ça donne un peu l'impression que n'importe qui peut se faire poursuivre, mais peut aussi très bien s'en sortir devant la cour en jouant sur les mots.
Alors évidemment les partisans du oui disent que la loi marche bien et qu'il n'y a donc aucun intérêt à la modifier et les partisans du non disent qu'elle marche mal.
A mon avis, c'est un peu un faux débat dans le sens où réaliser l'objectif premier (punir les méchants) doit bien être réalisable avec ou sans cette loi. Si un gosse est vraiment abimé, ça va se voir, mais le gros problème c'est d'arriver à faire témoigner les victimes afin d'éviter le coup de "il est tombé dans l'escalier". Bref, la problématique autour de l'enfance battue ne va pas être résolue par cette loi.
Le passage de cette question montre aussi les limites de la démocratie participative. On dépense des millions (9 millions de dollars néo-zélandais) pour une question complètement orientée (littéralement, au niveau du texte) et dont pas grand monde à quelque chose à faire (75% des néo-zélandais pensent que ce référendum est une perte de temps selon certains sondages).
Le vote pour ce référendum se fait par courrier. Comme dans toute bonne démocratie qui se respecte, les votes blancs ne sont pas comptés (...) donc ma seule action va être l'inaction : ne pas voter. En espérant que beaucoup de personne fassent de même et qu'ils s'aperçoivent que ce référendum est inutile et biaisé.
Au niveau du sujet en lui-même, je pense qu'une bonne claque tous les 5 ans ça peut pas faire de mal..mais que si c'est trop souvent, il faut alors passer à plus violent pour une plus grosse faute, et c'est là que ça peut déraper.
Et vous, pour ou contre la claque ?
Références :
Commentaires
Excellente question... on verra bien ! :)
Le tout est dans le comment : si c'est juste pour se défouler, c'est non.
Si c'est une méthode d'éducation - à savoir, tu en reçois pour de vrai seulement 2 ou 3 au début de ta vie pour savoir ce qui t'attend si tu n'écoutes pas ce qu'on te dit... alors pourquoi pas avec toute la modération et la retenue nécessaires !
Concernant la loi floue : en fait, les tribunaux savent bien encadrer des lois floues avec de la jurisprudence. Ils sont pas complètement débiles, les juges. Donc à mon avis, loi floue ou pas, c'est un mauvais débat.
Concernant le fond, je pense que la violence physique ne résoud rien, et qu'un gamin est capable de comprendre si tu lui expliques à son niveau. Mais bon, j'ai pas de gamin donc je peux très bien me planter.
Concernant le référendum : au delà de ce sujet, c'est quand même un puissant levier démocratique que de pouvoir organiser des referendums avec une grosse pétition.
La jurisprudence marche plutôt bien normalement. Vu que la loi n'a pas été en place depuis très longtemps, les deux camps ont un peu fait dans le compte d'apothicaire pour disputer ce point là.
Concernant la violence physique, je suis d'accord que le principe est assez attrayant en théorie. Dans les faits, c'est complètement imaginable de mettre au moins une baffe une fois dans la vie. Tout est dans la modération.
Les résultats sont arrivés. Le vote "non" est passé à 90% avec à peu près 50% de votants.
Mais le référendum n'est pas contraignant et on n'est pas sûr de ce que va faire le premier ministre. Il a pas crié très fort: "je vais virer cette loi demain".
Donc...
1/ les 10% d'électeurs qui ont lancé la pétition ont été suivis uniquement par .... la moitié d'eux-mêmes dans le vote (300000 demandeurs, 200000 oui). (Ce qui suppose que seuls de sgens souhaitant un oui ont lancé la pétition)
2/ quand même la moitié de participants au vote, c'est mieux que pour les élections européennes ou la plupart des référendums suisses
3/ ils comptent les votes nuls ("informal votes" dans le jargon local .... amusant ou faux ami, je ne sais) ("where the voter has not clearly indicated the response they wish to vote for")
4/ vous avez le droit de vote bien que métèques immigrés
5: vous vous intéressez d eprès aux méthodes d'éducation des enfants ... on en parlera la semaine prochaine en France
Bon voyage
Oui mais non.
Les pétitionneurs étaient pour le non au référendum.
Il me semble que les votes blancs ne comptent pas en tant que votes exprimés mais j'ai peut être tort et j'ai pas trop le temps de vérifier là vu qu'on se prépare pour l'avion.
On avait déjà le droit de vote en tant que sales étrangers pour l'élection du premier ministre l'année dernière.