Mais on sait pas vraiment comment en fait, parce que y a plein de mesures différentes qui servent plus ou moins à rien (pour nous le grand public).

  • l'échelle de Richter: cette échelle est inutile au possible et ne sert absolument à rien. Elle mesure la quantité d'énergie libérée à l'hypocentre d'un séisme. Mais le foyer peut être plus ou moins profond et la propagation dépend aussi du type de roche / liquide sur le chemin. En bref, cette échelle ne permet pas d'avoir la moindre idée des dégâts engendrés. Couplée avec la profondeur de l'hypocentre, ça donne une meilleure idée, mais ça devient difficile de comparer deux tremblements de terre. Une preuve que cette échelle n'est pas suffisante ? Il suffit de voir le nombre d'autres échelles qui essaient de combler les manques...
  • l'échelle de magnitude du moment: une autre échelle logarithmique qui a été créée pour succéder à l'échelle de Richter. Le moment (au sens physique du terme) sismique correspond à la rigidité de la terre multipliée par la distance moyenne de déplacement sur la faille et la surface ayant bougé. Elle correspond à peu près mais pas vraiment à l'échelle de Richter pour les tremblements moyens ou plus forts, c'est à dire à pas grand chose.
  • l'échelle de Mercalli: les échelles d'intensité sont beaucoup plus intéressantes pour le péquin moyen (c'est-à-dire moi) car elles décrivent comment ça fait mal à la surface plutôt que la quantité d'énergie impliquée à l'hypocentre. Malheureusement, l'échelle de Mercalli a pris la direction de la subjectivité pour décrire ses niveaux. C'est la mesure employée par notre agence nationale en charge des volcans et tremblements de terre, GeoNet. Du coup, tous les pèlerins du pays vont sur le site web rapporter qu'ils ont senti un tremblement à l'échelle 2 ou 3 alors qu'ils n'ont vraisemblablement senti qu'un coup de vent. Par example, le témoignage de MM4 pour ce micro tremblement de terre.
  • l'accélération maximale au sol (Peak Ground Acceleration): comme dirait Flo, c'est la dérivée de la vitesse, mais ça nous avance pas trop. L'accélération maximale au sol mesure la rapidité de changement de vitesse des mouvements du sol (horizontalement ou verticalement ou les deux mon général, bref sans regard pour la direction). Comme une échelle d'intensité, c'est une mesure qui change en fonction de l'endroit, mais qui est utile parce qu'elle permet de se faire une idée des dégâts à l'endroit en question. Contrairement à l'échelle de Mercalli, c'est une mesure objective. Voici deux illustrations pour les deux tremblements de terre récents: Christchurch et Tohoku. Le plus gros défaut de cette mesure est que la ménagère de moins de 50 ans va être paumée parce que y a des virgules dans les numéros...


L'accélération, c'est la dérivée de ça (merci Geonet)

  • le Shindo (échelle d'intensité sismique de l'agence météorologique japonaise): également une échelle d'intensité, mais à la sauce soja... euh japonaise. En gros, c'est l 'accélération maximale au sol traduite pour la ménagère de moins de 50 ans. Et c'est ça qu'on aime. Que des entiers, moins de 10 chiffres, ma-gni-fi-que. Donc quand les japonais annoncent un tremblement de terre, c'est une valeur de Shindo différente par grande ville, évidemment. Voici une carte pour le tremblement de terre du 11 Mars.
  • Après, y a le reste évidemment. Quand monsieur et madame tout-le-monde décident de créer leur échelle de n'importe quoi dont personne a jamais entendu parler à part des géologues barbus au CNRS ou au BRGM (salut papa, c'est pour voir si t'as suivi juste qu'au bout). Ça donne ça ou ça.
La prochaine fois que vous aurez des nouvelles d'un tremblement de terre (de préférence pas chez nous), vous saurez comment interpréter les chiffres que l'on vous donne (boah ça sert à rien c'est mon pote qui l'a dit sur son beulogueuh).

Plus d'infos sur Christchurch ou le Japon.

Si jamais vous entendez parler d'un tremblement de terre en Nouvelle Zélande et que vous cherchez plus d'informations: Geonet est là.