Il y a peu, on a reçu deux lettres de la MAF (Ministry of Forestry and Agriculture), chacune nous annonçant qu'un colis avait été bloqué au centre international de courrier à Auckland, pour cause de menace biologique.

Les coupables ?

Du confit de canard et du thé.

La raison ?

La Nouvelle Zélande est une île loin de tout, même de l'Australie. Du coup, jusqu'à très récemment, elle était totalement isolée au niveau biologique. Mais depuis l'arrivée des Européens, et des avions, les choses se sont un peu compliquées. Le transit des petites bêtes, parasites, insectes, mauvaises herbes et autres microbes est devenu facile.

Pour tenter de se défendre contre cette invasion microscopique, les douanes ont mis en place plusieurs systèmes. Si les gens viennent en avion, tous les bagages sont systématiquement passés aux rayons X. Les passagers ont obligation de déclarer tout objet ou toute substance à risque.

C'est le même topo pour tout ce qui arrive par la poste : tout est passé aux rayons X, et de temps en temps, les chiens sniffent les paquets.

Le résultat ?

Les confits et le thé ont été confisqués par le service des douanes en attendant notre réponse.


Ma tante étant géniale, elle a réussi à me procurer une déclaration par le fabricant certifiant que nos confits de canard ont subi un traitement thermique Fo3 (3+ minutes à 121°C). Résultat, on attend que les confits soient relâchés et puissent gambader librement dans nos assiettes. 

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Nos joyeux petits confits arrivés à bon port

Pour le thé, on a abandonné. Il fallait leur faire subir un traitement chimique. Non seulement ça nous aurait coûté de l'argent, mais en plus, qui voudrait boire du thé qui s'est fait traiter par un produit avec "Kill" dedans !?

La morale

La morale de cette histoire, c'est qu'il faut être un chef sioux pour arriver à faire passer des choses.

La première solution consiste à lire, comprendre et retenir la liste infinie produite par les services de biosécurité :
http://www.biosecurity.govt.nz/imports/animals/standards/ediproic.all.htm
(Lire à partir du chapitre 7)

La deuxième solution c'est de retenir grosso modo comment ça marche. Il faut que ce soit :

  • Stable à température ambiante
  • Dans un packaging professionel et encore scellé
  • Cuit, si possible très chaud
  • Pas du porc
  • Pas d'os (ou bien fournir un certificat de Fo3-isation)
  • Le pays d'origine sur l'étiquette est un plus


La troisième solution, paraît-il, c'est de passer par UPS ou autres services privés en mettant une description qui n'éveille pas de soupçons. Il paraîtrait même que les St Nectaire fermiers arrivent à bon port par ce biais.

Et comment qu'on sait tout ça d'abord ?

Ben non en fait, j'ai pas lu le site de la biosécurité en long, en large et en travers... On a juste regardé la télé, où y a des shows sur les services des douanes, où ils choppent des gens avec des drogues et des chinois avec 20kg de calamars séchés et autres couilles de pandas dans leurs valises.

Tout sur Border Patrol (la version NZ)

Tout sur Border Security (la version Australienne)