Stewart Island/Rakiura est située au sud de l'Ile du Sud, séparée de cette dernière par le détroit de Foveaux.


Stewart Island vue du ciel

Un peu d'histoire

Son nom anglais vient de William W. Stewart, qui officiait sur un bâteau de chasseurs de phoques. Il a été le premier à prouver que l'île en était effectivement une, en 1809. Le nom Maori, Rakiura, est en rapport avec les aurores australes, visibles depuis l'île.

Les Maoris se sont installés sur Rakiura très tôt, principalement pour y chasser le titi (muttonbird). Puis sont venus les chasseurs de baleines et de phoques. Jusque là, tout va bien.

La suite de l'histoire vit tomber la plupart des grands arbres de l'île. C'était dans les années 1860, les villes d'Invercargill et Dunedin, alors en pleine expansion, réclamaient du bois pour construire. Manque de bol, y avait que des marécages dans le coin, du coup ils ont dû aller jusqu'à Rakiura pour trouver du bois un peu sérieux...


Halfmoon bay, 1905 (Merci NZETC)


Comme toujours, il arrive un moment où il n'y a plus de grands arbres accessibles. Après un bref épisode minier au début du 20ème siècle, l'île vit aujourd'hui principalement de la pêche et du tourisme. L'île a aussi bénéficié de la présence colons éclairés, qui ont reconnu le besoin de la préserver dès les années 1900.


La pêche à l'huître, selon the NZ Railway Magazine, 1937 (Merci NZETC)


C'est ce qui permet aujourd'hui d'admirer des Rimu centenaires qui dominent la canopée, dans un parc national qui couvre 85% de l'île.

>> Lire la description historique dans Cyclopedia of New Zealand, 1905 <<

Rakiura track

Après avoir atterri dans notre petit avion 8 places, on a entamé direct une rando de 3 jours, Rakiura track. C'est une des great walks du Department of Conservation, du coup le chemin est super bien entretenu... Et c'est plutôt une bonne nouvelle.


Petit avion vroum \o/

>> Rakiura track sur le site du DOC <<

Une des particularités de Stewart Island, c'est qu'il y pleut à peu près tout le temps. Et qui dit pluie sur un chemin, dit boue. Dans notre cas, ça peut aller facilement jusqu'aux genoux. Globalement, on a eu de la chance, et il n'a plu pour de vrai qu'un jour sur les trois.


Tomtit sur une board walk, et Jeff sur un pont suspendu

Le premier jour était plein de bush, ponctué par les différentes plages de Paterson Inlet, un grand bras de mer qui remonte très loin dans le dedans de l'île. On a réussi à mettre 6h à faire une marche censée en faire 4, en s'arrêtant tous les mètres pour regarder les arbres, les oiseaux, ou la mer. Pour la nuit, le refuge de North Arm Hut est au bord de la mer, et bien sympa, avec une cheminée.




On se réveille le deuxième jour sous une pluie torrentielle, et elle ne nous a pas quittés jusqu'au soir. Du coup, on s'est même pas arrêtés manger parce que bon, il fait froid sous la pluie. Mais même dans ces conditions pas mal pires, la forêt qu'on traverse est à couper le souffle, avec des rimus géants à chaque coin de fougère.



Et là, c'est la bonne surprise, Port William Hut a encore plus la classe que North Arm. On a pu mettre toutes nos affaires à sécher autour de la cheminée, et aller admirer le coucher de soleil.



Enfin, le troisième jour passe paisiblement, au soleil, entre bush et plages de sable fin, avec un petit détour par des reliques de scieries. Et à défaut d'avoir réussi à voir un kiwi, on a au moins réussi à voir des empruntes.




Ulva Island

Pour notre dernier jour sur l'île, on s'est dit qu'on n'avait pas assez marché, alors on a été faire un tour sur Ulva Island, un sanctuaire pour petits oiseaux et forêt primordiale. Ca s'est avéré être un bon choix : 500 mètres à l'heure est la moyenne parfaite pour voir des oiseaux. On a aussi pu tester tout plein nos jumelles toutes neuves :-)


Robin, Kaka, Tieke

Weka qui retourne des cailloux, Kakariki en noir et blanc, Kakariki en couleurs

Ce qui nous a aussi étonnés, c'est la diversité de la forêt primordiale. C'est beaucoup plus varié que les forêts reconstituées qu'on trouve d'habitude. Celle-ci a en plus la particularité d'héberger des plantes dinosaures, 400 millions et 100 millions d'années respectivement !


Tmesipteris et Lanternberry

Après tout ça, ben va falloir qu'on y retourne. On n'a pas fait de kayak, ni d'hélicoptère, ni vu de kiwis des sables, ni gambadé dans les marécages... Une chose est sûre, la prochaine fois, on achètera des bottes de pluie !