Notre périple dans le Tongariro nous a fait passer par un autre sanctuaire à nanimaux : Pukaha Mount Bruce. L'impression est très différente de Karori.


Anguilles, kereru et kaka

Pourquoi la différence ? Pukaha Mount Bruce est un centre réputé mondialement pour les programmes de reproduction en captivité d'espèces en voie d'extinction. Du coup, il y a plein de volières.

>> En lire plus sur le site de Puhaka Mount Bruce (Anglais) <<

Mais du coup, ça nous a permis de voir un monsieur kokako en train de bouloter son arbre préféré.



>> Le kokako sur Wikipedia (Anglais) <<
>> Le kokako sur le site du DOC (Anglais) <<

Mais l'hôte historique de Mount Bruce, c'est le takahe.

La redécouverte

Tout commença en 1957.... Ou plutôt en 1868, dernière année du 19ème siècle où un takahe a été observé. Jusqu'en 1948, il a été considéré éteint. Puis, un chercheur d'Invercargill, Dr Geoffrey Orbell, a retrouvé des traces, puis un oiseau, puis une population d'environ 200 oiseaux, dans l'Ile du Sud.


Dr Geoffrey Orbell en 1949 (à droite)


A l'époque, Elwyn Welch était un fermier du Wairarapa passionné d'ornithologie. Il avait commencé à expérimenter la reproduction en captivité du brown teal, un gentil canard aussi en danger. Au courant de ses résultats, la Wildlife Division le contacta pour tenter la même avec des takahe.

Fut alors montée une opération secrète, avec faux noms et tout et tout pour aller récupérer des petits et les ramener dans l'Ile du Nord. L'histoire ne dit pas pourquoi il fallait que ce soit secret... Mon hypothèse, c'est que vu qu'ils venaient d'être redécouverts, y a des gens qui auraient pas aimé qu'on les enlèvent à leur habitat naturel. Va savoir, Charles...


Elwyn Welch en 1957 (merci dnzb/Te Ara)

Enfin bon bref, notre bon vieux Elwyn, lui, avait élevé des poules pour qu'elles élèvent les petits takahe. L'opération fut couronnée de succès et quand elle fut rendue publique, plus de 13 000 personnes se sont déplacées pour voir les belles bêtes.

En 1961, Edwyn Welsh vend sa ferme pour partir au Nigéria, où il mourra de maladie seulement quelques mois plus tard.

Source : biographie d'Elwyn Welch sur dnzb

Le takahe

Le takahe fait partie des rallidés. C'est une famille extrêmement diverse, mais globalement, ils préfèrent la marche au vol. Certaines espèces sont migratrices, mais la faiblesse de leurs aile fait qu'ils sont très susceptibles de se faire promener par le vent.


Takahe et son petit


C'est ainsi qu'il y a environ 10 millions d'années (d'après certaines sources), certains se sont plantés de chemin et ont atterri en Nouvelle Zélande, où la bisounoursitude de l'habitat leur a fait perdre totalement la capacité à voler.

Il ne faut pas le confondre avec son cousin pukeko, qui lui n'est arrivé qu'il y a environ 1000 ans, et sait voler. Si vous voyez un truc ressemblant dans un champ, c'est forcément un pukeko.


Ceci est un pukeko


Ne sachant pas voler, les takahe ont fini par se séparer en 2 espèces : le takahe de l'Ile du Nord, aujourd'hui éteint, et le takahe de l'Ile du Sud, dont il reste environ 160 exemplaires en état de marche.

Manque de bol pour eux, l'homme est arrivé. Ils ont servi d'amuse-gueule aux Maori, avant de se faire décimer par tous les méchants nanimaux ramenés par les occidentaux. A noter que son principal ennemi est le cerf. Ce dernier, ramené pour faire plaisir aux chasseurs, se trouve boulotter les mêmes herbes que notre sujet.


Bouh grrr méchant cerfs !


Résultat, ben le takahe il crève la faim. Ajoutez à ça une année froide, et ça décime les troupes. Bref, y a du boulot pour arriver à le conserver pour de bon...

>> Takahe sur Wikipédia (Anglais) <<
>> Takahe sur le site du DOC (Anglais) <<